Comment choisir et gréer correctement un octopus ?

Mon article sur la procédure à appliquer en cas de givrage de détendeur a amené quelques commentaires sur ce blog et sur Facebook (dans le groupe Plonger en France). Ceux-ci m’ont conduit à pousser ma réflexion, et donc à publier un billet concernant le choix et le gréement du détendeur secondaire…. Encore une fois, cet article n’a pas vocation à expliquer la façon définitive de le faire, mais plutôt à alimenter une réflexion et à aider les plongeurs loisir de tous niveaux qui souhaitent améliorer leur appréhension de la sécurité en plongée. Je n’évoquerai donc pas les techniques de gréement issues de la plongée Tek du type règles DIR (Doing It Right) promues par l’organisation Global Underwater Explorers (GUE) qui, pour intéressantes qu’elles soient, ne s’appliquent pas dans le cadre de la plongée loisir et ne sont pas mises en œuvre dans les formations FFESSM N1, N2, N3 ou Guide de Palanquée auxquelles j’ai pu contribuer ou que j’anime…

Tout d’abord, vers quel modèle faut-il s’orienter ? Loin de moi l’idée de vouloir faire de la pub pour telle ou telle marque (je n’ai pas de participations chez un quelconque fournisseur). Le confort respiratoire doit être le premier critère de choix à mon sens. En effet, votre octopus va servir en cas de situation d’urgence. Soit vous donnez votre octopus à la personne que vous allez secourir, soit vous allez lui donner votre détendeur principal, et passer sur votre octopus… dans les 2 cas, il ne faut pas que cette gestion d’incident amène une situation de sur-accident du fait de difficulté pour respirer sur cet embout ! Le deuxième critère que je retiendrai dans le choix sera de prendre un second étage qui peut être utilisé dans toutes les positions (pour avoir eu la désagréable expérience de se faire présenter un détendeur « à l’envers ») et qui donc permet un passage d’embout en toute sécurité… Parmi les différents modèles existants, j’ai retenu les modèles suivants :

ABS Aqualung MV Mares Cyclon Poseidon Egress Apeks
L’ABS d’Aqualung Le MV de Mares Le Cyclon de Poseidon L’Egress d’Apeks

Ces quatre modèles ont un bon confort respiratoire. Par contre, il faut bien s’assurer que la moyenne pression de votre premier étage est compatible avec ce deuxième étage. Les constructeurs principaux fournissent généralement un tableau de compatibilité pour vérifier les associations possibles.

La longueur du flexible de l’octopus est aussi à prendre en compte. Je ne saurais que trop recommander de choisir un flexible long (au minimum d’une taille de 1,20 m), cela amène du confort pour les 2 plongeurs pendant la phase de remontée et les paliers éventuels, et cela permet de ne pas être collés l’un à l’autre.

Maintenant, vient la question du positionnement du détendeur. Je préconise qu’il soit positionné de manière visible entre la pointe des 2 épaules et le nombril. De cette façon, même sans regarder, il est facile de le retrouver en palpant. Si votre gilet dispose d’un système de poche à octopus, il est très intéressant de l’utiliser car ce type de poche permet en plus de bien ranger le flexible (et limite l’effet « arbre de Noël »). Sinon, il faut recourir à l’usage d’un « nez de clown » ou d’un système d’aimant permettant d’immobiliser le 2ème étage, comme les modèles présentés ci-dessous :

Nez de Clown Aimant

Je déconseille l’usage de guide flexible qui s’accrochent au gilet, car ceux-ci peuvent empêcher ou entraver une action rapide. Il vaut mieux utiliser un élastique ou un sandow pour contenir la longueur du flexible.

Aujourd’hui, la plupart des gilets possèdent une petite sangle haute permettant de bien l’ajuster à votre morphologie. Il est intéressant de profiter cette sangle pour y installer le nez de clown.

La grande majorité des détendeurs de secours sont aussi fabriqués sur le même modèle que les détendeurs principaux (alimentation en air moyenne pression par la droite). Si vous n’optez pas pour un détendeur utilisable quel que soit le sens, veillez à bien penser le passage du flexible par votre gauche, ce qui permettra de vous déplacer côte  côte avec votre binôme.

Un dernier point, prenez l’habitude de respirer régulièrement sur votre octopus (en ayant pris soin de  prévenir préalablement vos coéquipiers avant l’immersion, pour éviter toute confusion) en fin de plongée par exemple. Cela permet de vérifier son bon fonctionnement et de ne pas oublier que le confort respiratoire n’est jamais tout à fait le même qu’avec votre détendeur principal.

Si vous avez d’autres conseils et/ou astuces pour bien gréer l’octopus, n’hésitez pas à apporter votre commentaire, je me ferai un plaisir de le publier.

24 réflexions au sujet de “Comment choisir et gréer correctement un octopus ?”

  1. Salut Philippe,

    Petit bémol sur l’aimant qui perturbe le compas lors de prise de cap !

    Cordialement.

    Chris Canard 2016

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    • Merci Jean-Louis !
      Oui c’est une bonne suggestion ! Et ainsi l’octopus est toujours dans le « triangle de vie ». Maintenant ce type de sandow est souvent utilisé par les plongeurs TEK qui utilisent l’octopus pour eux, et donnent le principal en cas de panne d’air.

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  2. Salut Phiphi !

    Attention, tous les octopus ne s’adaptent pas à tous les premiers étages (compensé/non compensé), comme tu le sou entend en parlant de tableau de correspondance. Et la mise à jour de la norme EN250 prend justement en compte l’ensemble du détendeur, octopus inclu pour les essais.

    A bientôt !

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    • Coucou Stéphane !
      Heureux de te voir parmi mes lecteurs attentionnés !
      Quand je parle du tableau de correspondance, je parle bien de celui du constructeur ! On ne branche pas un ABS sur un Legend !

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  3. Excellente habitude que de systématiquement respirer sur son octopuss en fin de plongée. Vous serez l’objet de tous les étonnements, interrogations voir ironie, mais une fois expliquer le pourquoi plus personne ne trouve rien à redire.
    Bémol sur le nez de clowns, trop d’accidents d’aspiration / arrachement de l’embout buccal …

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    • Merci Patrice !
      Je suis d’accord avec le nez de clown, ce n’est pas hyper solide, j’ai opté pour une stab avec une « octo-pocket » très pratique !

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  4. Tout-à-fait d’accord avec Chris Canard.
    L’aimant est une faute bonne idée pour tenir l’octobre en place. Le mien perturbe le compas de mon ordinateur !
    J’ai dû l’enlever.

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    • Merci Grims !
      Plusieurs plongeurs m’ont effectivement rapporté ce souci…
      Perso j’utilise la poche dédiée de ma Stab, auparavant j’étais adepte du bon vieux nez de clown

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    • L’important est toujours de positionner l’octopus dans le « triangle de vie », de cette façon, on le voit facilement et on pet s’en saisir rapidement

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    • L’important est toujours de positionner l’octopus dans le « triangle de vie », de cette façon, on le voit facilement et on pet s’en saisir rapidement

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  5. Bonjour à Tous,
    Il ne faut pas oublier que l’octopus sert principalement aux autres plongeurs en détresse.
    il faut donc qu’il soit visible de derrière, de côté et de dessus.
    Je prône l’ultra visibilité et la rapidité de préhension, donc pas sur le direct system, pas la poche à octo et le nez de clown est parfois très rigide. Le tuyau doit passer pas dessus le bras et pas en dessous gagnant ainsi de précieux centimètres.
    Je ne conseille pas le nez de clown pour les préparants de niveau, trop difficile à remettre le détendeur après les exercices, pouvant créer un stress inutile.
    Perso je le met sur l’anneau haut de la stab avec un aimant, il se trouve à portée immédiate si intervention main droite ou gauche sur une remontée assistée ou de sauvetage. Il faut faire attention qu’il soit au dessus du tuyau direct système.
    Voilà pour la petite histoire.
    Aquatiquement, bonnes plongées.

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    • Merci Fred pour ton retour ! Effectivement la visibilité de l’engin est importante. Je prone de le positioner dans ce que j’appelle le triangle de vie (entre les 2 épaules et le nombril), cela facilite la recherce si on doit le retrouver.

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  6. Salut,
    Dans ma configuration, le flexible part de la gauche, passe sous mon bras, remonte le long de mon ventre, et est accroché avant l’octopus avec un aimant sur un anneau de bretelle de ma stab.
    Ainsi de loin, on voit le flexible jaune inratable qui me traverse le buste.
    L’aimant permet un décrochage très rapide, l’octopus est dans mon triangle de vie, et le flexible immédiatement déployé sans effort ni contrainte.
    Le flexible étant en plus maintenu très près du corps ne « traîne pas »
    Le raccrochage est lui aussi très simple, sans devoir tâtonner ou fouiller dans mon équipement, fort utile qd on enchaîne les exercices. (et je n’ai jamais constaté d’interférences avec mon compas, mais je vais surveiller de près ça lors de la prochaine immersion )

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    • Merci Gaël, j’a vais notédes interférences, mais bon, quelques degrés d’écart sur une courte distance, on arrive toujours au but ! 🙂

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  7. Merci pour cet article sur l’octopus et comment le choisir. Ce qui m’intéresse surtout, c’est le placement du détendeur de plongée. C’est bon à savoir qu’il faut qu’il soit positionné de manière visible entre la pointe des 2 épaules et le nombril.

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