Lors de mon dernier anniversaire, j’ai reçu en cadeau une petite caméra GoPro, avec laquelle je compte bien immortaliser quelques images de plongée pour des rencontres insolites ! Cependant, j’ai réfléchi à comment je pourrais intégrer cet objet dans les formations que je dispense. Je me suis donc décidé à l’emmener avec moi pour les plongées techniques et voir ce que cela donnerait de filmer les apprenants en situation. Il faut savoir que je n’ai pas de formation photographique particulière, et je n’ai jamais pris la peine de suivre les formations photo/vidéo dispensées par la FFESSM. Je suis donc un parfait novice dans l’utilisation de ce type d’outil ! Voici donc ce que j’ai pu en et l’usage que je fais des montages que je suis amené à réaliser.
Je me suis tout d’abord assuré auprès de mes stagiaires qu’ils acceptaient d’être filmés pendant les plongées techniques et qu’ils acceptaient aussi d’apparaître dans les montages vidéo que je j’utiliserai par la suite, afin de garantir le droit à l’image.
Pour filmer, j’utilise une perche sur laquelle je fixe la caméra en mode « selfie » (c’est visiblement la mode ! ). Je me suis procuré cette perche sur le site aquaticam. Cet accessoire est intéressant car il n’est pas encombrant et me permet de conserver ma liberté de manœuvre au cas où je doive intervenir pour arrêter un exercice (si l’apprenant ne le réalise pas dans les critères souhaités, ou afin d’éviter une mise en danger de la palanquée). Elle se présente comme suit :
Elle me parait très bien finie, elle est constituée d’inox pour la partie métallique. Elle est très légère et présente une flottabilité légèrement négative, elle ne perturbe donc pas le lestage du plongeur qui l’a avec lui. Je la sécurise sur mon bras à l’aide de la petite dragonne fournie.
J’ai donc filmé mes stagiaires pendant des exercices d’assistance de 30 mètres, de sauvetage de 20 mètres, et d’envoi du parachute, sans trop savoir à quoi m’attendre… Je n’ai pas été déçu ! Tout d’abord, la qualité de l’image est excellente ! Malgré la pénombre de la carrière dans laquelle je sévis, la caméra filme et ne rend pas d’image pixelisée. Ensuite, le film met en évidence de façon totalement objective les gestes techniques effectués par le stagiaire ainsi que les remédiations effectuées en direct par le moniteur. Sur les assistances, on se rend même compte de la vitesse de remontée, quand on voit les bulles se faire rattraper par les plongeurs ! Il est possible aussi de filmer les palmes du stagiaire pour vérifier l’inexistence d’un palmage parasite. De même, sur les sauvetages, grâce à la caméra, on peut réellement évaluer avec une vue extérieure la rapidité d’intervention, la qualité de remise en bouche du détendeur ainsi que la sureté de la prise. Enfin sur les envois de parachute, on dispose d’un élément objectif qui permet de contrôler la stabilité du plongeur, ainsi que la rapidité et la sureté de l’envoi.
Concernant le débriefing, je continue par contre à l’effectuer à chaud en tête à tête avec le stagiaire juste après la plongée technique. cela permet d’obtenir son avis, son ressenti, et lui apporter des éléments de remédiation sur les gestes techniques qu’il doit améliorer, ce, sans utiliser la caméra. Je visionne les rushs tranquillement à la maison, puis j’effectue un montage personnalisé pur mettre en évidence ce qui est bien, ce qui doit être travaillé, et ce qui doit être proscrit. En donnant ces montages aux stagiaires, j’ai un retour de leur part extrêmement positif avec des prises de conscience sur du placement de matériel, ou des vitesses de remontée, là où les apprenants pouvaient se trouver en situation de « déni » ou de non-perception.
Je constate que peu de moniteurs utilisent des moyens vidéo pour leur cours pratiques ou théoriques. Je ne sais pas si cela est culturel ou s’il s’agit juste de la nouveauté représentée par ces caméras embarquées. Pour ma part, je compte maintenant systématiquement utiliser ma caméra pour les plongées techniques bien entendu, dans la phase de débriefing, mais aussi dans la phase préparatoire, en complément de la répétition « au sec ». De même, je vais intégrer des séquences vidéo à mes cours théoriques pour illustrer des gestes techniques. Le film est réellement un « juge de paix » qui montre la réalité hors de la perception affective.
Et vous, avez-vous utilisé un tel outil ? quels sont vos ressentis ? Avez vous des trucs et astuces à partager ? Merci d’avance pour vos commentaires !
Tu pourras aussi faire des vidéos cool cool des poissons et autres espèces sous-marines, c’est un peu l’essence de ce cadeau 😉
Certes, et je ne l’oublie pas. L’objet de ce billet est d’en proposer un autre usage… Cela prouve à l’envi combien ce cadeau m’a comblé ! 😉
bonjour, j’ai commencé à utiliser ma PNJ cam pour filmer les assistances en fosse une seule fois l’année dernière.
j’ai pu déceler les petites erreurs de formation (les miennes en l’occurence ) et les stagiaires ont pu voir les leurs .. nous avons pu corrigé tout cela ensemble et bien avancé … cette année je compte généraliser cette utilisation, mise en lumière lors de la journée des moniteurs d’Ile de France…
Bonjour Bruno, Merci pour ton retour.
Je l’utilise maintenant systématiquement et je te confirme que la caméra de sport en immersion, c’est un vrai plus pédagogique. J’ai mis ma chaine youtube (avec l’accord des stagiaires) des vidéos de formation qui montrent bien les points d’amélioration.