Cette année, avec S., ma binôme préférée, nous avons décidé de partir au soleil recharger nos batteries pour une semaine. Notre choix s’est porté sur l’archipel des Iles Canaries, et après avoir hésité entre plusieurs îles, nous avons retenu l’île de Tenerife. Nous avons choisi de plonger avec le centre « Ocean Diving Tenerife – Canaries Plongées« , affilié à la FFESSM, et animé par les très sympathiques France et Philippe.
Le centre de plongée est situé dans la petite localité de Las Galletas, sur la côte sud de l’île, à environ 20 minutes de l’aéroport Reina Sofia/Tenerife Sur. les locaux du centre sont simples et fonctionnels : vestiaires, toilettes, douche chaude, grand bac de rinçage. L’accueil de France et de Philippe est simple, courtois et direct, tout ce que j’aime, il n’y a pas de « chichis », on est là entre plongeurs pour prendre du plaisir et c’est le plus important. Ils tiennent à notre disposition divers bouquins pour faciliter l’identification des espèces de la faune propre aux Iles Canaries. Ils disposent d’un semi-rigide tout neuf de 7,50 mètres avec un gros moteur de 225 CV permettant d’accueillir 12 plongeurs équipés et qui permet de rallier rapidement les sites de plongée (dont aucun n’est très loin de la marina cependant).
J’ai pu dénombrer une dizaine de centres de plongée à Las Galletas, et il y en a dans tous les villages de la côte sud. Parmi ceux présents sur notre lieu de villégiature, il y en a quatre francophones.
Nous avons plongé pendant 5 jours consécutifs avec France et Philippe, en adoptant le rythme des plongées de type « double-tank » : Nous avions rendez-vous au centre pour 09h00 pour nous équiper et partir plonger, nous effectuions 1 heure d’intervalle surface soit à bord du semi-rigide, soit en prenant le soleil sur le ponton pour repartir rapidement effectuer la deuxième plongée, ce qui nous a laissé nos après-midi libres pour tranquillement déjeuner et nous balader (il faut cependant faire attention à ne pas trop s’éloigner du littoral, Tenerife est une île volcanique très escarpée, et on peut vite de se retrouver à 800 mètres d’altitude). Une fois la combinaison enfilée au centre, chaque palanquée prend un diable et 2 blocs, et se dirige à pied vers le ponton d’accès au bateau, qui se situe à quelques centaines de mètres du local. On grée les blocs à bord ou sur le ponton selon le nombre de plongeurs présents.
Nous avons donc effectué 10 plongées, et sur les 10, nous n’avons replongé qu’une seule fois sur un même site, et ce, à notre demande ! La plupart des plongées démarrent avec une descente dans le bleu, ce que j’apprécie particulièrement ! Voici donc ci-dessous, un rapide résumé des richesses que l’on peut croiser sous l’eau à proximité de Las Galletas :
Roca de Las Catalufas : Il s’agit d’un site ou plusieurs patates de roches sont disposées les unes à côtés des autres, on peut passer d’une roche à l’autre sans difficulté. la profondeur varie de 33 à 20 mètres. Il est intéressant de bien regarder dans les failles pour y observer les crabes araignées et les galathées… Sur le sable on peut avoir la chance de croiser des nudibranches en transhumance d’une roche à l’autre !
Las Rayas : c’est un des sites les plus populaires pour les plongeurs à Las Galletas. On démarre la plongée en partant d’un petit piton rocheux et on se dirige vers le sud où on rencontre un champ d’anguilles jardinières (toujours sympa à observer !). Si on ne confond pas sa main droite et sa main gauche, on peut atteindre une petite épave et y observer des raies à profusion. Personnellement, j’ai confondu mes deux mains, et nous nous sommes promenés le long d’une petite coulée de lave pour y rencontrer (entre autres) un grand barracuda solitaire et une petite raie aigle qui nous ont accompagnés toute la durée de notre immersion. Nous avons pu aussi observer des grisets faire leur nid et le défendre tels des balistes titan ! on voit aussi de nombreux serrans.
Roca Julia : Il s’agit d’une grosse roche à l’est de Las Galletas dont le haut culmine vers 15 mètres et le bas vers 42 mètres. Il est possible d’en faire le tour pendant la plongée. au plus profond, sur le sable, on trouve encore un champ d’anguilles jardinières. Nous avons été accompagnés pendant toute la plongée par un banc de barracudas. La roche est tapie de grosses anémones, et dans chaque creux, on peut observer des crabes araignées, et des galathées. Le site est doté d’une belle diversité.
Montaña Amarillo (Duna Fosil) : C’est peut-être le site que j’ai préféré à Las Galletas ! il s’agit d’une zone protégée par la fragilité du milieu et la richesse du biotope. C’est en fait une dune fossilisée. On démarre d’une roche en pleine eau dont le fond se trouve vers 20 mètres. sur cette roche, on peut y observer une grande arche cassée dans l’est (« La Puerta ») et de nombreuses cavités avec des petits tunnels dans lesquels on peut se faufiler sans problème. En partant vers le sud puis l’ouest on fait le tour de cette grosse roche et on passe à côté d’une autre champ (énorme) d’anguilles jardinières. En remontant le long de la pente vers le nord, on revient à une profondeur d’environ 10 mètres et on arrive sur la dune fossilisée. Le paysage est très surprenant car on peut voir les strates de sable que le temps a façonné. Dans ces strates, il y a une richesse incroyable au niveau de la biodiversité ! Le site est aussi infesté d’oursins noirs à grands piquants, ce qui favorise les rencontres avec des céphalopodes tels que poulpes et seiches. On termine la plongée vers l’ouest du site sur une roche émergente qui forme une espèce « U » sous-marin. Cette roche a une petite caverne très riche, de nombreux nudibranches y résident.
Coral Negro : c’est une belle plongée profonde ! On effectue une descente dans le bleu pour atteindre la profondeur de 40 mètres. Il suffit de repérer la grande coulée de lave et on y trouve une petite grotte avec du corail noir. En remontant le long du tombant (assez abrupt), on arrive sur des orgues basaltiques (un peu comme à la Chaussée des Géants en Irlande) sous-marins colonisés par de la flore propice au développement de la petite faune de roche : baliste, grondins, girelles. On arrive sur le site de « Las Rosas » sur lequel les centres de plongée effectuent les baptêmes, ce qui permet d’effectuer la décompression avec plein de choses à observer (nous y avons effectué plus de 13 minutes de palier).
Los Champiñones : C’est une plongée où plusieurs roches ont une forme caractéristique assez évocatrice ! On se balade de roche en roche, et on y croise des raies aigles et pastenagues ainsi que des barracudas. La profondeur maximale est d’environ une trentaine de mètres, tandis que le haut de la roche culmine à environ 20 mètres. Attention donc aux paliers en cas de deuxième plongée.
Cueva Fredo : Encore une plongée profonde ! On effectue encore une descente dans le bleu jusqu’à la profondeur de 46 mètres. On trouve alors dans la coulée de lave une grotte avec un passage (je ne m’y suis pas aventuré, bien que le passage soit large). La profondeur est propice à la rencontre avec du gros, nous avons pu y observer deux grosses pastenagues. Attention à ne pas trop traîner en profondeur (mon ordinateur m’a affiché jusqu’à 4 minutes de palier à 6 mètres), on remonte le long du tombant et on retrouve le site de « Las Rosas » où on peut décompresser tranquillement !
Los Arcos : il s’agit ici de curiosités géologiques, les coulées de lave ont formé des arches très rapprochées les unes des autres (j’en ai compté au moins 4 de toutes tailles). Nous démarrons la plongée sur la plus grosse arche, le site est riche d’oursins et de crabes araignées. Dans chaque tour on peut observer de gros poissons soldats avec leurs grands yeux. Nous avons trouvé la quatrième arche en fin de plongée, et elle nous a coûté quelques 5 minutes de palier supplémentaires au parachute pour avoir voulu passer en-dessous !
Cueva Ali Baba / El Condesito : C’est la plongée la plus profonde que nous ayons effectué : presque 51 mètres atteints ! Encore une superbe descente dans le bleu, on arrive sur la fin de la coulée de lave, où on peut trouver une grotte farcie de grosses crevettes. L’entrée de la grotte est gardée par une espèce de corail mou que je n’ai pas pu identifier. En remontant, nous avons rencontré une très grosse pastenague qui s’était ensablée pour passer inaperçue. Nous terminons la plongée sur l’épave du « El Condesito » un cimentier qui s’est éventré sur les orgues basaltiques par une profondeur d’environ 20 mètres. L’épave est remplie de sacs de ciment empilés les uns sur les autres, et est peuplée de fistulaires de commerson de toutes tailles.
En conclusion, nous avons beaucoup aimé plonger sur les sites accessibles depuis Las Galletas. La visibilité a toujours été d’au moins une trentaine de mètres, et l’eau, malgré le froid relatif ressenti par les habitants à cette période, était à une température de 18-19°C (ce qui convient très bien à un plongeur breton ). Je pense que nous aurons l’occasion d’y retourner !
Voici les 2 vidéos que j’ai réalisé pour résumer cette belle semaine de plongée :
Et vous, avez-vous déjà plongé aux Iles Canaries au mois de février ? Qu’en avez-vous pensé ? Quels souvenirs en gardez-vous ? Merci d’avance pour vos retours !
1 réflexion au sujet de « Plongées hivernales aux Iles Canaries : Pastenagues, seiches, poulpes et barracudas à gogo ! »