Comment se déroule une journée d’examen initiateur FFESSM ?

J’ai suivi la formation « TSI » (Tuteur de Stage Initiateur) en octobre 2015, car je souhaitais pouvoir accompagner au sein de mon club les plongeurs et plongeuses désireux de « passer du côté obscur » et d’acquérir les compétences pédagogiques pour enseigner notre passion. J’ai mis en œuvre une première fois cette qualification lors de la saison 2015/2016, mais, à titre personnel, je ne m’y suis pas épanoui, en effet, je n’y ai pas retrouvé ce plaisir pris à former des plongeurs, les voir acquérir des compétences, et plonger de leurs propres palmes. Et bien qu’ayant été plusieurs fois amicalement sollicité pour aller plus loin et passer le diplôme de Moniteur Fédéral 2ème Degré, je n’ai jamais donné suite… Cependant, cette année j’ai remis le couvert pour former au diplôme d’initiateur club FFESSM deux stagiaires de mon club, les sympathiques A. et M., tous deux plongeurs Niveau 3 désireux de participer à la vie de la commission technique de notre association. Nous avons organisé une équipe de 3 moniteurs TSI (avec mes amis C. et D.) pour nous partager la tâche, et avons bénéficié de la supervision en fin de formation de mon ami T.,  remarquable MF2 et qui est quelque part mon mentor… L’idée de ce billet est donc de raconter le déroulé d’une journée d’examen pour en démystifier le contenu…

Après un stage initial qui s’est déroulé en début de saison sportive 2018/2019, nous avons donc travaillé avec A. et M. toute la saison dans l’objectif de les  voir se présenter à l’examen organisé par le Comité Départemental de Loire-Atlantique (CODEP44). Cet examen s’est déroulé à Châteaubriant le dimanche 24 mars 2019. En préambule, je vais rappeler ici les conditions de présentation à cet examen pour les stagiaires ainsi que le contenu de l’épreuve (comme stipulé dans le Manuel de Formation Technique) :

Pour se présenter à cet examen, il faut donc :

  • Être titulaire de la licence FFESSM en cours de validité.
  • Être âgé de 18 ans révolus à la date d’entrée en formation, stage initial compris.
  • Être francophone.
  • Être titulaire au minimum du brevet de Plongeur Autonome Niveau 2 minimum ou d’un titre ou diplôme équivalent. En plus il faut avoir effectué au minimum 12 plongées en autonomie, désignées comme telles sur le carnet de plongée du candidat ou de la candidate et validées comme telles par un P5 minimum (DP-N5). Les plongeurs de Niveau 3, les Guides de Palanquée – Niveau 4 (GP-N4) ainsi que les Directeurs de Plongée – Niveau 5 (DP-N5) sont dispensés de cette condition.
  • Être titulaire de la carte RIFA Plongée (Réactions et Intervention Face aux Accidents subaquatiques, spécialité Plongée en scaphandre) de la FFESSM.
  • Être présenté par le président du club d’appartenance.
  • Présenter un Certificat médical d’Absence de Contre Indication (CACI) en règle.
  • Avoir effectué dans l’ordre chronologique depuis l’obtention du brevet de Plongeur Autonome Niveau 2 (ou titre ou diplôme équivalent) au minimum une formation initiale de 2 jours et un stage en situation.

Les quatre épreuves qui composent l’examen sont donc :

  • Épreuve de mannequin (Coefficient 1) : c’est la même épreuve que celle du Guide de Palanquée, à ceci près qu’elle se déroule en milieu artificiel.
  • Épreuve de pédagogie pratique (Coefficient 2) : Cette épreuve a pour objectif l’évaluation d’une leçon de plongée faite à un ou plusieurs élèves du débutant au Niveau 2 dans l’espace 0 – 6 mètres.
  • Épreuve de pédagogie organisationnelle (Coefficient 2) : Cette épreuve a pour objectif l’évaluation des capacités d’organisation du candidat (sur des séances, sur l’organisation du bassin, sur la fiche de sécurité).
  • Épreuve de réglementation (coefficient 2) : il s’agit d’une interrogation écrite ou orale sur la réglementation appliquée aux prérogatives de l’Initiateur de club.

Pour être reçus à l’examen, les candidats doivent obtenir un total général pour l’ensemble de toutes les épreuves d’au moins 70 points, ne pas avoir de note inférieure à 05/20, obtenir la moyenne de 10/20 sur l’ensemble constitué des 2 épreuves de pédagogie (pratique et organisationnelle), et avoir réalisé toutes les épreuves (toute épreuve non faite est éliminatoire). Dans la session d’examen à laquelle j’ai contribué, quatre moniteurs fédéraux étaient dédiés à la surveillance et la correction de l’épreuve de réglementation, ainsi que l’organisation, la surveillance, et le chronométrage de l’épreuve de mannequin. Les autres moniteurs étaient répartis par groupes de deux ou trois en jurys pour les autres épreuves (chaque jury étant composé d’au moins un MF2 et de un MF1, plus un deuxième MF1 éventuel, ou un stagiaire pédagogique en observation).

Nous nous présentons donc ce dimanche matin avec mon ami C. et nos deux stagiaires initiateurs à la piscine municipale de Châteaubriant. nous sommes reçus par les organisateurs, et après le traditionnel petit café d’accueil, une première tâche nous incombe : la vérification des documents pour valider la participation de chaque stagiaire à l’examen. Il convient donc de vérifier d’une part que chaque stagiaire est bien titulaire du niveau de plongée revendiqué, que sa licence est valide, et que son CACI est conforme, et d’autre part, que le livret pédagogique est bien rempli, complet et signé, qu’il présente sa carte RIFA Plongée, et qu’il possède bien le nombre exigé de plongées en autonomie par le MFT (si le plongeur est N2).

Une fois les formalités administratives passées, une première présentation est faite : l’ensemble des moniteurs se présente individuellement aux stagiaires. Un descriptif du déroulement de la journée est réalisé, et les stagiaires sont invités à prendre place chacun sur une table pour passer l’épreuve de réglementation, qui cette fois-ci est une épreuve écrite où l’on retrouve les questions classiques sur les prérogatives de l’initiateur club, les questions sur la plongée enfant, le matériel, les assurances, et les équipements de protection individuelle… Pendant l’épreuve, un briefing pour les jurys des épreuves pédagogiques est réalisé. Durant ce briefing, il est rappelé que les jurys doivent être exigeants, mais bienveillants, et un certain nombre de précisions sont apportées sur les sujets, tout comme des réponses à des questions d’organisation posées par des moniteurs.

Je rejoins donc deux amis moniteurs, S. (MF2 avec qui j’ai pu travailler par le passé sur une formation Niveau 4) et P. (MF1, vieille connaissance car j’ai passé mon N4 avec lui il y a maintenant « quelques années »), et nous démarrons l’épreuve de pédagogie organisationnelle. Nous voyons trois stagiaires dans la matinée. Chaque candidat tire au sort son sujet, dispose de trente minutes de préparation, à la suite de quoi, nous présente pendant dix minutes l’organisation proposée pour réaliser la séance imposée par le tirage au sort, et nous avons ensuite vingt minutes de questionnement « de pair à pair » pour bien comprendre la séance et nous faire préciser des points qui nous paraissent devoir l’être (comme cela se passe en club quand un moniteur propose une séance pédagogique). Une fois ce questionnement réalisé, nous remercions le stagiaire et délibérons pour attribuer une note. Cette note est transmise immédiatement et directement au responsable de l’organisation de l’examen (qui est le seul à avoir une vision globale des notes).

La matinée se termine lorsque les vingt cinq stagiaires présents ce jour ont passé cette épreuve. Un repas est pris en commun. C’est pour moi l’occasion d’échanger avec des copains moniteurs, et des candidats. L’objectif inavoué étant de les détendre un peu, car beaucoup sont très stressés par l’examen.

En début d’après-midi, nous nous retrouvons avec S. et P. et nous assurons notre fonction de jury pour l’épreuve de pédagogie pratique. Pour cette épreuve, le jury ne peut être composé que de deux moniteurs (dont un MF2 obligatoirement), le troisième moniteur ne pouvant être qu’observateur (P. et moi allons donc nous partager les candidats). Pour cette épreuve, nous devons voir deux stagiaires. Comme pour l’épreuve de la matinée, chaque candidat tire au sort un sujet, dispose de trente minutes de préparation, réalise sa séance pratique et dispose pour cela de trente minutes également (pour le briefing, la séance, et le débriefing). Le jury délibère et remet sa note au responsable de l’examen de manière immédiate et directe.

En parallèle de l’épreuve de pédagogie pratique, les stagiaires réalisent également l’épreuve du mannequin, sous le contrôle des quatre moniteurs dédiés.

Une fois toutes ces épreuves réalisées, l’ensemble des moniteurs se réunit pour la délibération finale. Cette délibération, secrète, dont le but est de passer en revue les candidats n’ont pas obtenu les conditions nécessaires pour être reçus, permet au collège des moniteurs d’échanger de voir si il est possible de « sauver » des candidats malheureux. Il est important de savoir aussi que pour chaque épreuve, chaque candidat est évalué par un moniteur différent. On a donc une perception complémentaire de la prestation de chaque stagiaire. En fin de délibération, les résultats sont promulgués et les diplômes sont remis aux candidats ayant réussi leur examen. C. et moi avons eu la grande fierté de voir nos deux « pioupious » réussir et obtenir le titre et les prérogatives convoitées ! J’en profite ici pour les féliciter de nouveau !

Pour les stagiaires qui malheureusement ont raté l’examen, les tuteurs ainsi que les jurys impliqués vont les voir pour une conversation particulière afin de les accompagner et leur expliquer que le monde ne s’arrête pas de tourner, qu’il faut se tourner vers l’avenir pour travailler encore un peu quelques points, afin de réussir à obtenir le diplôme lors d’une prochaine session. La décharge émotionnelle est toujours importante dans ces moments là.

J’espère avoir effectué un compte-rendu fidèle de la façon dont s’est déroulée cette journée, et que j’aurais peut-être suscité des envies pour devenir initiateur club, ou tuteur de stage initiateur, en bref, de  passer du « côté obscur de la force » ! J’en profite aussi pour remercier le CODEP34 dont j’ai utilisé la photo pour illustrer la une de mon article. Et vous, avez-vous déjà vécu une journée similaire, avez-vous des anecdotes qui méritent d’être reportées ? Merci par avance pour vos retours !

2 réflexions au sujet de “Comment se déroule une journée d’examen initiateur FFESSM ?”

    • Bonsoir Philippe,
      C’est un minimum exigé… et un candidat est aussi présenté par le président de son club, c’est donc à lui de prendre ses responsabilités.

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