Si il y a bien un accessoire dans notre équipement de plongée dont on ne parle jamais ou presque, c’est bien les celui qu’on met à nos pieds pour nous protéger ! Je veux parler ici des chaussons et des bottillons de plongée. L’objet de ce billet est donc bien de faire le point sur ce qui existe, porter quelques points d’attention sur des détails qui ont leur importance, rappeler comment les entretenir au mieux, vous apporter quelques critères de choix, et peut-être vous faire changer de matériel, qui sait ! Comme à mon habitude, je n’ai pas la prétention d’écrire le post définitif sur le chausson de plongée, il ne s’agit ici que de partager ma vision, mon opinion et mon retour d’expérience. Tout cela peut facilement être enrichi de vos propres expériences.
Nous portons des chaussons ou des bottillons pour 2 raisons : Il s’agit de protéger nos petits pieds en premier lieu du froid, et en deuxième lieu de l’agression du caoutchouc de la palme que l’on porte. En fait, c’est ni plus ni moins le même usage que pour nos chaussettes dans nos chaussures ! La grosse différence est que le corps se refroidit 23 fois plus vite dans l’eau que dans l’air, et donc la protection thermique doit être adaptée. D’autre part, face au froid, l’organisme met en place des mécanismes de défense et se concentre sur la protection des organes « nobles » (cœur, cerveau, …), et malheureusement les pieds n’en font pas partie… Il est donc très important de bien les protéger !
Maintenant, quelle est la différence intrinsèque entre chausson et bottillon ? C’est très simple : les bottillons de plongée ne s’utilisent qu’avec des palmes réglables, tandis que les chaussons s’utilisent en priorité avec des palmes chaussantes. Cependant, on peut adapter leur usage pour les utiliser avec des réglables : il faut alors utiliser des « surchaussures » pour permettre un bon maintien de la sangle qui passe derrière le tendon d’achille. En fonction du lieu où vous allez plonger, il faut en prendre des plus ou moins épais : Si on plonge en Manche ou en Mer du nord, on aura plutôt tendance à couvrir ses petons avec du 5-7 mm d’épaisseur, tandis que si on s’immerge en Méditerranée, du 3 mm pourra faire l’affaire !
Une caractéristique générale des chaussons et des bottillons est qu’ils vont se remplir d’eau et la garder ! Ce qui fait qu’on voit beaucoup de plongeurs et de plongeuses sortir de l’eau avec les pieds gonflés, comme si ils faisaient de l’œdème ! Aussi il est donc fondamental de bien veiller à ce que le chausson (ou le bottillon) soit extrêmement bien ajusté pour limiter ce phénomène.
Si vous utilisez des palmes chaussantes, vous êtes contraint d’opter pour des chaussons. souvent ce ne sont que des chaussettes en néoprène, doublés d’une couche de nylon pour les protéger de l’abrasion et faciliter l’enfilage. Certains sont plus ou moins bien adaptés à la forme du pied, il est donc indispensable de les essayer préalablement (pensez donc à emmener vos palmes avec vous pour ne pas avoir de mauvaise surprise, comme une compression du pied dans la palme si le chausson est trop épais…). Afin de les préserver dan le temps, prenez le soin de vous équiper de sabots de jardin en caoutchouc, de croc’s, ou de sandales qui vont vous apporter trois avantages : protéger la plante du pied des agressions des cailloux, protéger le chausson de l’usure prématurée dûe à la marche et aux agressions du sol et enfin le plus important, vous apporter un look indéfinissable que personne d’autre que vous n’aura ! 😉
L’entretien des chaussons est assez simple, il suffit de les retourner à l’envers, de les rincer (intérieur et extérieur), de les faire sécher à l’ombre en veillant àà ne jamais les suspendre avec des pinces à linge, sous peine d’écraser le néoprène. Il peut être donc judicieux de bricoler avec des veux tuyaux un pendeur pour les enfiler et favoriser l’égouttement. Personnellement, je les désinfecte régulièrement, généralement après un stage de quelques jours de plongée. on peut aussi les passer en machine à 30°C avec un adoucissant…
si vous utilisez des palmes réglables, vous pouvez garder vos chaussons, mais ils vous faudra trouver des surchaussures adaptées (comme celles vendues par Scubapro par exemple). L’inconvénient de ce choix est l’investissement nécessité ! si vous vous rabbatez vers les bottillons, prenez soin de vérifier qu’il sont doté d’un petit ergot en néoprène à l’arrière pour bien retenir la sangle et éviter qu’elle de glisse vers le bas (libérant la palme de toute entrave, et facilitant la perte de celle-ci inévitablement…). Si vous le pouvez, préférez les bottillons sans fermeture éclair, en effet, la présence de celle-ci facilite certes l’enfilage mais favoris indubitablement les entrées d’eau. Portez aussi attention à la qualité du caoutchouc de la semelle. Il doit être souple, mais bien résister à l’abrasion.
Il n’est souvent pas possible de retourner les bottillons complètement après les avoir rincer… Ce qui fait qu’ils vont rapidement dégager l’odeur du fennec enragé bien connue des plongeurs. Il faut donc bien les rincer, les désinfecter plus souvent que les chaussons, les faire égoutter cheville vers le bas (sans pince à linge !) avec le même bricolage que précédemment. On peut, comme pour les chaussons, les passer en machine à laver régulièrement.
En prenant soin de vos chaussons ou de vos bottillons, vous pourrez les garder plusieurs saisons sans difficulté particulière, et quand ils seront trop usés pour plonger en milieu naturel, vous pourrez toujours les garder pour les entrainements en piscine pendant les mois d’hiver.
En ce qui me concerne, je suis plutôt adepte des palmes chaussantes. Je n’utilise des palmes réglables que lorsque je plonge en combinaison étanche (depuis peu), du fait que les bottillons y sont directement intégrés. Mon choix personnel s’est porté depuis plusieurs années sur les chaussons ATAN FunPro 30. Pourquoi ai-je fait ce choix ? Je les trouve très confortables, résistants et il possèdent un avantage énorme : ils sont enduits de latex. Cette enduction tout autour du pied amène une excellente protection thermique. Mais c’est aussi leur défaut : le latex nécessite un entretien plus soigneux sous peine de les voir se dégrader et devenir collants. Ces chaussons sont peut-être difficiles à trouver en magasin, mais on peut directement les acheter chez le fabricant (français). Côté prix, on trouve beaucoup moins cher, c’est vrai, mais leur rapport qualité -prix est indéniable. Je rappelle que je n’ai aucun intérêt commercial avec la société en question, je partage juste mes choix !
De votre côté, vous êtes plutôt bottillons ou chaussons ? Avez-vous réussi à bricoler le pendeur universel à chaussons ? Merci par avance pour vos retours !
Bonjour Phil et tous les lecteurs,
Pour ma part, à l’inverse de Phil, je n’utilise que des palmes réglables, qui m’offrent l’avantage de pouvoir être portées aussi bien quand je plonge en humide qu’en étanche.
Je n’utilise donc que des bottillons, une seule paire de 5 mm, qui me convient lorsque je plonge en Egypte l’hiver avec une eau à 22° mais également en eau chaude l’été quand elle atteint 28° (ô bonheur 🙂 ; en eau plus froide, pour moi c’est l’étanche sans hésiter).
Même sous ces températures plus que clémentes, mes 5 mm ne sont pas trop chauds, pratique et économique donc de n’avoir qu’une paire à gérer.
Un autre avantage des bottillons est la semelle en « dur », précieuse quand il faut marcher sur des sols inconfortables avant de rejoindre l’eau … mes petits petons apprécient et me remercient. 🙂
Seul inconvénient, comme le souligne Phil: l’odeur de fennec qui s’y installe inévitablement. Comme c’est (quasi) impossible à empêcher, autant ne pas se prendre la tête, du coup j’ai arrêté d’y fourrer le nez après chaque plongée en me répétant « waouw ça pue la rage ! »…
Voilà pour mon petit retour perso.
Bonnes bulles à tous et belle fin d’année. 🙂
Catherine
Merci Catherine ! L’important c’est que chacun et chacune trouve « chaussure à son pied » si je puis dire ! Sur le syndrome du fennec, j’ai un copain qui utilise du « Fébrèze » pour le combattre, et il semble satisfait du résultat.
Bonjour à tous
Pour ma part étant sensible au froid aux extrémités, j’utilise des bottillons en 6mm.
Un soucis comme ça a été dit c’est l’odeur de fennec qui en ressort au bout d’un moment.
L’autre soucis est le problème de l’enfilage et du désenfilage quand ils sont mouillés.
Une amis m’a donné une solution intéressant, c’est de passer une noisette de savon douche sur le pied avant de mettre le chausson et ça fonctionne bien. Le chausson se met et se retire facilement et ça fouette moins.
En plus quand je rentre je les passe à la machine en rinçage avec de l’adoucissant.
Voila pour ce que je peux en dire
Philippe
Merci Philippe ! bonne idée la noisette ! En plus c’est un répulsif à fennec !
Pour ma part,dans ma jeunesse ,je devais marcher entre 500 et 900 m sur du sable et cailloux avant mise a l’eau ..donc chaussons a semelles obligatoires ,pour le retour de plongée l’accumulation d’eau dans les chaussons etaient évité par un leger coup de canif sur le chausson au bout du gros orteil ,avantage supplementaire je n’ai jamais p… Des pieds
Coté plongée bouteille départ bateau ,un chausson fin de 3/4 mm doublé a toujours été ma préférence ..le petit coup de canif ..aussi
Merci Jean-Luc ! Très honoré de voir que tu t’intéresses à mon modeste blog ! Je retiens l’idée du petit trou dans le chausson… Seul souci, pour ceux qui comme moi qui plongent en carrière l’hiver, on perd l’isolation thermique apportée par le chausson. Perso j’ai de magnifiques sabots de jardin d’un beau vert « bottes », qui me donnent un look d’enfer !
Vous pouvez utiliser des crocs pour effectuer les trajets avant les mises à l’eau!
Bonsoir Philou. J’ai testé plusieurs chaussons et bottillons depuis mes débuts en plongées et je te rejoins sur un point : les chausson Atan sont ceux que j’ai préfèrés car outre l’isolation supplémentaire du latex, ils ont l’avzntage d’être près de la peau et d’éviter ainsi le phénomène œdème. Pour l’entretien je les passais sous l’eau tiède avec une pointe de lessive liquide. Bien secoués et plus d’odeur et ça après chaque plongée. Pour l’entretien du latex et afin qu’il ne colle pas, une fois le chausson sec je bzdigeonnais le latex avec du talc pour bébé. Il n’a jamais collé. Je les utilisais même avec des palmes chaussantes les Mares Avanti tree ou Quattro a clics pour les fermetures.
Maintenant j’utilise des bottillons et j’en suis moins satisfait mais obligation avec la kvr1.
Merci Patrick ! Oui je crois que (sans vouloir faire de pub) les chaussons Atan, c’est la Rolls ! 😉
Bonjour Phil ainsi qu’a tous nos amis plongeurs,
pour te répondre, les deux mon général, chaussons et bottillons. Voir même des bouts de pied souvent utilisés dans des monopalmes, idéal pour rattraper une demi-pointure de vos palme chaussantes préférées. Pour éviter de mettre tes pieds dans des bottillons qui puent et d’utiliser une version à fermeture éclair, j’utilise des chaussettes sharkskin que je rince toutes les plongées comme le petit matériels. Très confort et idéal en eau froide. Pour faire sécher les bottillons, j’ai profité d’une promo pour acheter un cintre en U conçu pour faire sécher les combinaisons étanches qui ne m’a pas couté plus cher qu’un bricolage maison. Je pense tester les chaussures cité plus haut avec mes chaussettes, ce doit être mieux quand tu plonge du bord ou si t’as pas mal de chemin avant le bateau.
Voilà pour ma pierre à l’édifice.
Bonne plongée à tous
Merci Rouquin Pèlerin ! Le cintre en U, on peut le trouver à pas cher au Salon de la Plongée ches les Hollandais de Dirty Divers !
Bonjour Philippe,
j’utilise en toute saison des botillons 5 mm avec palmes réglable.
Cela me permet d’avoir les pieds « protégés » (bateau, accès bateau, club, pontons..).
5 mm se supportent très bien même en mers chaudes.
Merci Cuesta !
5 mm en mer chaude, c’est jamais du luxe !