Le 6 juin dernier, un regroupement départemental pour la formation « Niveau 4 – Guide de Palanquée » a été organisé par le Codep 44. C’est donc tout naturellement que j’ai proposé mon aide pour venir titiller les stagiaires, dont l’évaluation approche (ce devrait être fin août pour certains, ou en octobre pour d’autres). Comme à mon habitude, je vais effectuer ici un compte-rendu de cette journée, pour démystifier cette formation qui, à tort, continue « d’effrayer » ou de rebuter pas mal de plongeurs et de plongeuses. Il est d’autant plus important de former des guides aujourd’hui, ce seront les encadrants de demain, ainsi que les moniteurs du futur.
C’est par un radieux soleil que nous sommes retrouvés « Du côté de Roussay« , centre de plongée bien connu des plongeurs des département 44 et 49 entre autres. J’ai par contre été assez surpris de ne compter présents que les trois stagiaires de mon club, alors qu’il y a treize stagiaires inscrits au niveau du département pour l’épreuve régionale de théorie anticipée qui a lieu le 12 juin 2021. Le côté « positif » est que chaque stagiaire a pu bénéficier d’un moniteur pour lui tout seul.
La responsable de la formation, la sympathique K., a tout d’abord expliqué le programme de la journée :
- Pour la matinée : une petite mise en jambe avec un 800 m PMT, suite d’un entrainement à l’apnée à 10 mètres, et pour terminer,une répétition de l’épreuve « d’IPD » (Intervention sur un Plongeur en Difficulté à 40 mètres)
- Pour l’après-midi : épreuve de DTMR à 25 mètres (Démonstration Technique de Maîtrise de la Remontée) et épreuve de Guide de Palanquée.
J’ai eu le plaisir de plonger avec le jeune T., plongeur que j’avais aussi eu le plaisir de former au Niveau 1 et qui avait effectué sa première immersion en milieu naturel avec moi, dans ce même lieu, à savoir la carrière de Roussay, il y a maintenant quelques années. C’est toujours gratifiant que voir une personne que l’on amenée à découvrir notre sport, continuer à être passionnée, et à lancer dans l’aventure personnelle et collective du Niveau 4. Ce plaisir est augmenté, car T. est âgé d’environ 25 ans, et les candidats au diplôme de Guide de Palanquée sont souvent plus proches des cinquante ans que des trente ans !
Pour rappel, le manuel de formation technique de la FFESSM décrit les épreuves de la façon suivante :
- Nage PMT sur une distance de 800 mètres
- Épreuve de plongée libre à 10 mètres
- Conduite de palanquée
- Intervention sur un plongeur en difficulté à 40 mètres
Une fois le brief global effectué, chacun grée son scaphandre, et enfile son habit de lumière, et nous retrouvons dans l’eau où j’assure la sécurité pour l’épreuve de nage de 800 mètres PMT (Palmes / Masque / Tuba). Je fais procéder à la vérification du lestage de chacun, ce qui n’est pas inutile, car un des stagiaires, M., doit l’ajuster et enlever un kilogramme (ce qui permet de gagner en motricité et de moins de se fatiguer). Pour ma part, je ne prends pas de plombs afin d’être en flottabilité positive pour au cas où je doive venir assister un nageur en difficulté. Après un petit échauffement, nous nous retrouvons sur la ligne de départ et je leur décris le parcours sur les bouées à contourner, effectue un rappel sur la technique pour prendre et garder un cap en nageant (par exemple relever la tête tous les 3 mouvements de bras pour repérer la bouée vers laquelle on se dirige). A mon top, mon ami D. (moniteur qui décompte le temps) déclenche le chronomètre, et les stagiaires s’élancent. Je reste en surveillance tantôt au milieu tantôt à l’arrière du groupe. L’épreuve se déroule bien, et les performances sont tout à honorables (un temps de 11’35 » pour le premier, ce qui équivaut à une note de 17/20, et de 14’00 » pour le dernier, ce qui correspond à une note de 13/20).
Nous invitons les stagiaires à récupérer leur effort de façon active afin d’éviter le formation d’acide lactique dnas les muscles des mollets (pour cela, ils nagent sur le dos en forçant sur l’expiration, et en restant en mouvement). J’apporte quelques éléments de remédiation pour 2 stagiaire (la tenue du cap pour J. et avoir la tête un peu plus relevée pour M., de façon à ce qu’il garde pbien les palmes dans l’eau, T. quant à lui, pas grand chose à dire au regard de la performance réalisée).
Nous retrouvons alors à l’aplomb du bouée sur un fond de 15 mètres, et nous sommes rejoints par D. qui a enfilé son scaphandre et qui va se poster à 10 mètres pour attendre chaque candidat. Nous rappelons l’attendu global de l’épreuve, et j’en profite pour donner quelques conseils (équilibrage précoce des oreilles, qualité du canard, palmage tonique au démarrage suivi d’un palmage ample, remontée en état de détente, ne pas oublier le 360° avant la surface, et verbaliser son émersion…) J’effectue une démo, et j’ai le plaisir de constater que même sans plomb, je parviens assez facilement à rejoindre mon ami D. ! Les stagiaires effectuent alors chacune deux apnées, et encore une fois, leurs performances respectives sont honorables. Même si ils n’ont pas réussi correctement l’épreuve, les fondamentaux sont là, avec un peut de travail et amélioration de leur technique, ils seront prêts le jour de l’examen.
Nous nous séparons en palanquée, T. et moi sommes rejoints par mon ami C., stagiaire pédagogique MF1, à qui je propose de faire le cobaye pour T., ce qui me permettra d’avoir une vue d’ensemble extérieure sur la prestation, et qui permettra aussi à C. de mettre en œuvre ses compétences de remédiation. Nous descendons à une profondeur de 36 mètres, et T. effectue deux remontées assistées d’assez belle facture. Nous terminons la plongée par une petite exploration, sans visée pédagogique, la charge émotionnelle étant déjà importante, il ne sert à rien d’ajouter encore une épreuve alors que les stagiaires en ont déjà effectué 3 ce matin ! Nous sortons de l’eau avec le sourire, après une belle plongée !
Nous prenons un petite collation tous ensemble à l’ombre des arbres qui bordent la carrière, et nous parlons bien sûr de plongée, de la formation N4, de l’examen théorique qui se profile, chacun taquine l’autre, l’ambiance est détendue !
Nous reprenons les choses avec le brief de T. qui doit encadrer deux plongeurs N2 expérimentés, dont un qui a plongé à 40 mètres dernièrement, et l’autre qui n’a pas plongé depuis plus de deux mois. Le brief tient la route, même si c’est encore un peu fouillis, mais encore une fois, les fondamentaux sont là, un petit coup de tournevis, et le brief déroulera tout seul ! Nous nous immergeons pour l’épreuve de DTMR, T. effectue plusieurs départs pour bien maîtriser sa prise et effectue ensuite 2 remontées, dont une qui n’est pas loin de la perfection, seule une petite erreur technique en fin de remontée vient baisser la valeur de sa prestation.
Nous continuons par la conduite de palanquée, et je constate que mon élève nous a dit ce qu’il allait faire lors du brief, et qu’il fait ce qui a dit ! Nous terminons la plongée par l’envoi du parachute, et nous revenons au rivage.
Après un débriefing global, chacun reprend la route vers chez lui avec le sentiment d’une belle journée de plongée. Pour moi cette journée a eu un goût très particulier de surcroit. En effet, c’était mes dernières plongées de l’année 2021. Un souci de santé va me tenir éloigné de mon activité favorite pour au moins 9 mois. Je tacherai de continuer à produire quelques billets qui je l’espère vous intéresseront !
En tout cas, merci pour tous vos retours, qu’ils soient positifs, critiques, … ou autres !