Alors que je termine actuellement une formation Plongeur Niveau 3 FFESSM au sein de mon club, je souhaite vous présenter une approche que je tente de mettre en œuvre sur chaque acte pédagogique que je réalise. On peut la définir par le terme très générique de « bienveillance ». Cependant, ce terme est tellement dévoyé aujourd’hui, que je ne m’y retrouve plus. Pour ma part, j’essaie de répondre en parallèle aux différents étages de la « Pyramide de Maslow » pour que mes apprenants progressent en confiance dans le cadre que je leur fixe. L’idée de ce billet est donc vous présenter l’intérêt de cette approche, aussi bien pour le moniteur que pour l’élève. Bien sûr, il ne s’agit ici que de mon expérience personnelle, et en aucun cas une théorie démontrée de sciences sociales !
Abraham Maslow était un psychologue qui a émis une théorie en 1943 sur les motivations de l’être humain. Une version plus détaillée et aboutie a été publiée en 1970. Cette théorie définit des besoins fondamentaux qui régulent par ordre hiérarchique les motivations de l’individu :
Ces besoins fondamentaux sont les suivants : les besoins de bien-être, les besoins de sécurité, les besoins d’appartenance, les besoins de reconnaissance et le besoin de réalisation de soi-même. En clair, Les besoins s’inscrivent dans le cadre d’une hiérarchie. Tous les besoins sont continuellement présents, mais certains se font plus sentir que d’autres à un moment donné. lorsqu’un besoin est satisfait, le suivant prend sa place selon l’ordre suivant : Bien-être ⇒ Sécurité ⇒ Appartenance ⇒ Reconnaissance ⇒ Réalisation de soi.
La théorie de Maslow définit aussi le fait que lorsqu’un besoin précédent n’est plus satisfait, il redevient prioritaire.
Cependant, cette théorie n’a jamais pu être prouvée scientifiquement, et il est aussi convenu qu’il ne faut pas qu’un besoin soit couvert à 100 % pour que l’individu tente de couvrir le besoin suivant, la représentation hiérarchique n’est de fait pas adaptée (pourtant c’est toujours celle qui est utilisée !) Par contre il est intéressant de tordre ce modèle, car il n’est pas dénué d’intérêt : si on considère que la réalisation de soi est l’atteinte de l’objectif (qu’il soit pour la séance, la délivrance du brevet, ou la remédiation à une difficulté), on peut alors adopter une approche interdépendante des quatre autres « besoins fondamentaux ». Je préfère donc nettement la représentation ci-contre.
J’illustre alors les différents besoins en les déclinant très simplement tant du côté moniteur que du côté élève, afin de vous montrer qu’en s’appuyant sur ce référentiel sociologique, on peut assurer de bonnes séances d’apprentissage (bien entendu, le moniteur peut une monitrice, l’apprenant peut être une stagiaire !) :
Le bien-être
Pour le Moniteur
Il instaure une ambiance conviviale, en faisant en sorte que ses apprenants soient à l’aise. Il est lui-même reposé et à l’écoute dans ses actes pédagogiques.
Pour le Stagiaire
Ses besoins fondamentaux sont couverts, il est prêt à apprendre de nouvelles compétences via l’apprentissage de gestes techniques, ou de postures de savoir être.
La sécurité
Pour le Moniteur
Il met en place une sécurité active pour tous les exercices à réaliser, et assure la prévention de toute situation accidentogène.
Pour le Stagiaire
Se sachant en sécurité avec son moniteur, il est détendu, . Le niveau de stress ne vient pas perturber sa capacité d’apprentissage. Il a « soif d’apprendre ».
Le sentiment d’appartenance
Pour le Moniteur
Il partage ses progressions avec ses pairs au sein de son club ou de sa structure, il profite des propositions d’amélioration formulées par les autres moniteurs. Il s’attache à développer un esprit de groupe vers ses stagiaires afin de favoriser le soutien entre eux.
Pour le Stagiaire
Il est fier de partager « l’aventure » de sa formation avec les autres stagiaires, et vit cette période de formation comme un développement personnel. le groupe lui permet de s’affirmer et de partager ses réussites comme ses difficultés. il trouve l’aide et le réconfort auprès de ses pairs.
La reconnaissance
Pour le Moniteur
En faisant en sorte d’amener ses stagiaires vers la réussite, il développe son estime de lui-même, et est reconnu par ses pairs comme étant un moniteur efficace.
Pour le Stagiaire
Il développe ses compétences, qui sont validées par ses mentors, il a le sentiment d’être valorisé par ses efforts, et ceux-ci son reconnus par l’ensemble du groupe.
La réalisation de soi-même
En mobilisant les 4 besoins précédents de façon concomitante, le moniteur et l’apprenant sont dans un cercle de vertueux de réussite, qui amène la satisfaction personnelle du travail réalisé, avec la fierté partagée d’avoir atteint l’objectif fixé. Bien sûr, il faut aussi toujours veiller à rendre les séances ludiques, car quand le moniteur et le stagiaire rigolent ensemble, l’apprentissage st beaucoup plus facile. Même si cela est facile à dire, c’est plus difficile à faire !
En conclusion, j’ai tenu à partager ce billet, car j’ai eu ce type de retour de plusieurs stagiaires de la formation que je viens d’animer (avec l’aide de nombreux amis moniteurs très impliqués qui se reconnaitront !), et j’avoue que c’est vraiment très gratifiant de voir ses stagiaires endosser un nouveau costume, et de mesurer le chemin qu’ils ont parcouru… Et en plus, quand ils vous remercient pour leur réussite, on est vite aux anges !
J’espère que vous aurez trouvé intéressant ce petit précis de sociologie de l’enseignement en plongée (et pas trop barbant à lire !), je suis preneur de vos feedbacks par rapport à votre propre vécu, que vous soyez moniteurs ou stagiaires, donc encore une fois merci par avance pour vos retours !